Sion Expo, ouverture 29.04.00

Un vent nouveau souffle sur le Valais ! Je ne veux pas parler du foehn, que l’on connaît si bien et qui se rappelle à notre bon souvenir ces temps-ci, mais bien plutôt du vent d’optimisme qui anime depuis quelque temps l’économie valaisanne. Ce vent-là, nous l’attendions avec impatience, après une longue crise et la timide reprise amorcée voici deux ans. Aujourd’hui, des signes tangibles confirment cette heureuse tendance. Aussi, c’est avec un plaisir particulier et un optimisme convaincu que j’ai l’honneur - au nom du Gouvernement valaisan - de m’adresser à vous à l’occasion de l’ouverture de l’édition 2000 de Sion Expo. Le XXème siècle aura été pour le Valais celui de l’éclosion. L’esprit d’entreprise, le courage et la volonté de quelques grands bâtisseurs ont permis de faire d’une terre d’abord ingrate et souvent hostile un espace de culture et de créativité reconnu toujours plus loin à la ronde. Mais à l’aube du troisième millénaire, nombreux sont les défis encore à relever pour consolider l’économie valaisanne. Dans cette perspective, il est donc réjouissant de constater que les conditions de base indispensables à un développement optimal et durable sont bien présentes. 2,6% : c’est le taux de chômage en Valais à la fin mars 2000. Cet indice important est deux fois meilleur qu’il y a deux ans ! : à la même époque en 1998, on comptait en effet encore 5,3% de sans-emploi dans notre canton. Même si on s’attendait à une amélioration après des années 90 difficiles, d’aucuns fixaient à 3% le « solde incompressible de sans-emploi ». L’évolution de la situation est pour le moins réjouissante, même s’il reste vrai que chaque chômeur est un chômeur de trop et que nous ne devons pas interrompre nos efforts. Mais sans parler de résurrection - ce serait un peu facile en cette période post-pascale ! - nous pouvons dire que l’économie valaisanne est « en état de convalescence avancée »... Ce résultat encourageant ne tombe pas du ciel ! Certes, des mécanismes observables au niveau macro-économique, et sur lesquels nous n’avons par conséquent aucune prise, sont à l’origine de ce que l’on nomme la « reprise économique ». Une part à ce redémarrage est évidemment due aux acteurs économiques régionaux. Une part de responsabilité - on leur en attribue une quand ça va mal...- incombe également aux autorités de ce canton, qui ont su réagir de façon appropriée face à la crise. Je fais allusion ici aux nombreuses actions qui ont été menées en matière de promotion économique, par le Gouvernement et le Grand Conseil. Cette volonté politique d’accroître l’attractivité du Valais et la compétitivité de nos entreprises se constate encore actuellement. En effet, en dépit d’une nette amélioration de la situation, le Valais ne relâche pas ses efforts en matière de promotion économique: en février de cette année, le Grand Conseil a adopté une nouvelle « Loi sur la politique économique cantonale », qui vise à intensifier la promotion économique exogène. Ainsi, ce sont tout particulièrement les pays anglo-saxons, l’Allemagne et l’Italie qui seront ciblés. Mais une échéance très importante se profile à l’échelon national, susceptible de renforcer encore davantage ces conditions cadre : je veux bien sûr parler de la votation du 21 mai prochain relative à la signature des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne. Le Gouvernement valaisan tient à profiter de l’occasion qui lui est donnée aujourd’hui pour réaffirmer son soutien déterminé à la ratification de ces accords qui contribueront de manière conséquente au renforcement de l’économie suisse. Par leur biais en effet, la Suisse aura accès à de nouveaux marchés, et à un potentiel de plus de 370 millions de consommateurs ! De par sa position géographique le Valais en profitera directement, notamment au contact de ses voisins français et italiens. Nous touchons ici à l’une des pierres angulaires de la politique menée par les autorités valaisannes afin de renforcer l’attrait économique du canton : celle de l’OUVERTURE vers nos voisins, en vue d’une participation active à une « Europe des régions ». Cette politique se concrétise au travers de nombreuses participations à des organismes transfrontaliers. Diverses questions sont ainsi abordées par-delà les frontières, en quête de solutions satisfaisantes à des problèmes d’intérêt général communément partagés. Un but poursuivi - à une autre échelle bien sûr ! - par l’ONU, hôte d’honneur de Sion Expo cette année, et dont je salue la cheffe de cabinet ici présente, Mme Djermakoye. Vous faites honneur au Valais, Madame, soyez la bienvenue au pays des 13 étoiles et du soleil ! Aujourd’hui « l’ouverture » de Sion-Expo mérite mieux que jamais son nom, puisque cette édition réunit l’ONU, l’Egypte et le Val d’Hérens : les grandes pyramides pharaoniques côtoient les pyramides naturelles hérensardes sous le ciel chargé d’espérance des Nations Unies... Un esprit espiègle peut d`ailleurs découvrir d`autres parentés entre l`Egypte et Hérens, voire le Valais : - Un dieu égyptien (Anubis) porte la tête d’un chacal, le diable Hérensard porte la tête d’un loup... - Le taureau était dieu en Egypte (Apis), la vache est reine en val d’Hérens... - les grands barrages ont pour noms Assouan et Grande-Dixence... - L’Egypte enfin est don du Nil, le Valais don du Rhône... Richesses de l’histoire, richesses de la tradition, richesses de la solidarité universelle, nous voici comblés ! Cela non plus n’est pas dû au hasard. Les responsables de Sion Expo, comme les nombreux hôtes d’honneur qui prennent part depuis vingt ans à cet important rendez-vous économique, participent activement au désenclavement du Valais pour son développement. Le Conseil d’Etat leur en sait gré, et les encourage à partager contre vents et marées son optimisme face à l’avenir. En charge des travaux publics, je pense ici tout particulièrement aux métiers du bâtiment, également hôte d’honneur de la Foire. En effet, le redimensionnement de ce secteur a exigé de gros sacrifices de la part des entreprises et des nombreux Valaisans employés dans cette branche. Fort heureusement, l’esprit d’entreprise des Valaisans n’est pas une légende : de ces difficultés sont nées des solutions nouvelles et parfois audacieuses, porteuses d’espoir pour ce secteur économique essentiel pour notre canton. Le programme MINERGIE constitue l’une de ces innovations, qui concerne des domaines aussi divers que la construction, l’énergie ou la protection de l’environnement. Le Conseil d’Etat soutient activement ce programme, et se réjouit de le voir également au nombre des hôtes d’honneur de Sion Expo. Encore bien d’autres acteurs de la vie sociale de notre canton constituent la mosaïque de cette manifestation : aux visiteurs de profiter de vous ! En conclusion de ce message, il pourra paraître banal de dire à la suite de Gide « il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions ». Je veux y rajouter, Mmes et MM., que vous êtes les solutions : votre participation à cette foire traduit déjà à elle seule votre volonté de partager un optimisme créateur : merci de continuer résolument ! A toutes et tous je souhaite une excellente édition 2000 de Sion Expo, une édition forte et fraternelle, enrichie de regards différents. Et merci pour votre patiente écoute dans l’impatience de la découverte de ce lieu des mille merveilles ! Jean-Jacques Rey-Bellet Président du Conseil d`Etat
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