|
Au nom du Gouvernement du Canton du Valais, je vous apporte ses salutations les
meilleures et tiens à remercier les sociétés du Tunnel pour leur invitation à
participer à la manifestation de ce jour, commémorant le 40ème anniversaire de
l’inauguration du tunnel du Grand-St-Bernard. A l’heure où le maintien et le développement
du tissu économique régional, national, européen et mondial s’inscrivent en terme
de liaison et de mobilité, la commémoration de ce jour rend un hommage mérité
aux audacieux pionniers qui imaginèrent, projetèrent et entreprirent la construction
du tunnel du Grand-St-Bernard. Il est bien connu, et même au-delà de nos frontières,
que l’histoire a consacré, depuis la lointaine Antiquité, la place essentielle
jouée par l’axe du Grand-St-Bernard dans le contexte des liaisons entre le nord
et le sud de l’Europe. En paraphrasant Napoléon qui proclamait en Egypte que du
haut des pyramides 40 siècles contemplaient ses troupes, on peut affirmer que
durant 40 ans, l’importance de ce tunnel s’est vérifiée sans discontinuer ; le
service apporté par cet ouvrage durant ces décennies n’a pu, j’en ai la certitude,
qu’achever de convaincre les sceptiques qui doutèrent autrefois du bien-fondé
du projet. Plus encore, le rôle essentiel que jouent l’axe du Grand-St-Bernard
et son tunnel n’est pas démenti à l’aube du 21ème siècle, il s’est même renforcé.
20 ans est l’âge de l’illusion, 40 ans l’âge de la vérité, disait Paul Perreaud
: c’est bien le cas pour cet ouvrage ! La première marque de reconnaissance a
été apportée par le classement de cette voie transalpine nord-sud en route européenne
E27. Le rôle primordial de l’axe est aujourd’hui reconnu également par la Confédération,
qui lui a conféré le statut de route principale suisse et qui examine actuellement
son intégration dans le réseau en cours de définition des routes d’importances
nationales, ce qui répondrait au souhait du Valais et de la Suisse romande. Sur
le plan valaisan, la route du Grand-St-Bernard constitue l’axe le plus chargé
de toutes les vallées latérales du canton et remplit à la fois la fonction de
desserte principale des vallées qui y sont connectées et d’axe de transit national
et international pour le trafic nord-sud. L’amélioration de l’axe routier de part
et d’autre du tunnel, sa sécurisation, son adaptation aux exigences actuelles
du trafic et son entretien sont à la fois une tâche et un souci permanents des
gouvernement respectifs. Cette tâche est rendue particulièrement difficile par
le fait que la route jusqu’à l’entrée du tunnel trouve place dans un site alpin,
avec toutes les contraintes inhérentes à cette situation. A cet égard et sur le
versant valaisan qui nous occupe , la protection contre les forces de la nature
a déjà requis la réalisation de nombreux ouvrages de protection contre les forces
de la nature (galeries, ponts). Elle nécessitera encore la construction d’ouvrages
complémentaires. Dans ce contexte s’inscrivent des projets en voie de réalisation
prochaine, tels la construction de la galerie du Lavanchy entre Martigny et Bovernier.
La sécurisation du trafic et par rapport au trafic, de même que la réduction de
ses impacts sur la population, demandent aujourd’hui et demanderont encore dans
le futur des restructurations de chaussées, des assainissements contre le bruit,
des corrections de tracé et des déviations de localité. Les réalisations projetées
se heurtent toutefois à un nouvel obstacle, échappant à la volonté et à la compétence
des autorités cantonales et communales ainsi qu’à celle des ingénieurs. Les récentes
restrictions budgétaires fédérales réduisent en effet le volume des dotations
financières de la Confédération, indispensables à la mise en oeuvre de projets
d’une telle envergure. A 20 ans on veut changer le monde, à 40 ans on doit soigner
son corps : sans relâche, le Canton du Valais poursuit ses démarches auprès de
la Confédération pour convaincre les autorités de la nécessité des réalisations
envisagées et pour en obtenir le financement. A la charge importante de l`entretien
ordinaire, les humeurs de la montagne, imprévisibles par essence même, ajoutent,
s’il était encore nécessaire, des difficultés supplémentaires pour maintenir l’accès
au tunnel. L’avalanche de février 2003 qui coupa la route en amont de Liddes et
le tragique éboulement de novembre de la même année à la hauteur des Trappistes
ont mobilisé tous les efforts de nos services afin que la route soit à nouveau
ouverte dans les meilleures conditions et dans les plus brefs délais. Dans ce
contexte de la sécurité, il me plaît ici de relever l’effort important qu’entreprennent
les Sociétés concessionnaires du tunnel au travers de la réalisation d’une galerie
de sécurité et de service parallèle au tunnel. Cette réalisation s’inscrit bien
dans la volonté commune d’offrir aux usagers la meilleure sécurité possible et
contribue de ce fait à renforcer la position essentielle de l’axe du Grand-St-Bernard.
Je ne voudrais pas terminer sans saluer l’excellente qualité des relations entre
les Sociétés du tunnel, les autorités cantonales et plus particulièrement le Département
des transports, de l’équipement et de l’environnement que je dirige. A l’occasion
de contacts très réguliers et de discussions constructives s’exerce un véritable
partenariat qu’il me plaît de souligner ici. 40 ans est un âge terrible, disait
Péguy, car c’est l`âge où nous devenons ce que nous sommes : quant à moi, je me
réjouis que le tunnel du GSB soit devenu vraiment ce pour quoi il a été conçu.
Nous continuerons à tout mettre en oeuvre, dans la mesure de nos moyens, pour
amener dans les meilleures conditions possibles le trafic jusqu’au tunnel, non
pas pour en améliorer les recettes, mais parce que ce lien est indispensable au
développement de nos deux régions qui partagent un même destin. Que Saint Maurice,
Sainte Barbe, Saint Ours et Saint Bernard protègent notre Tunnel et ses voyageurs
! |