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Inauguration de la Passerelle à Farinet Leytron/Saillon, 23 septembre 2001 L’esprit
de Farinet a encore frappé ! Alors que vous attendiez le président du Gouvernement,
c’est un faux président qui prend la parole au nom du Conseil d’Etat ! Mais, soyez-en
sûrs, les salutations du Gouvernement n’en sont pas moins vraies puisque mes collègues
Jean-René Fournier et Claude Roch m’accompagnent aujourd’hui. Ainsi donc, le département
des Finances manque l’occasion d’une réconciliation complète avec Farinet : c’est
l’affaire de quelques pièces, qui manquent encore dans nos budgets ; mais les
motifs de M. Wilhelm Schnyder sont très honorables, puisqu’il rencontre en ce
moment la grande famille des Walser. La présence annoncée du chef du département
de la Sécurité, elle, est signe incontestable d’une certaine réconciliation, ou
peut-être d’une récupération. Mais prudence oblige, le Gouvernement a tout de
même choisi de s’exprimer par la bouche du responsable des ponts et chaussées
que par celle du chef de la maréchaussée... (...) La passerelle à Farinet que
nous inaugurons aujourd’hui, je veux la voir comme l’image d’un Valais qui s’unit.
Par nature et géographie, le Valais est pays de fractures, pays de barrières.
Barrière des Alpes creusée par le Rhône, barrières encore entre les vallées latérales,
fractures des terres aussi par le fleuve, les rivières et les torrents qui séparent
à chaque fois deux rives qui s’observent... Au fil des siècles, les cols ont été
élargis. Au fil des ans, l’autoroute a franchi le fleuve, tout en force et non
sans élégance : viaducs de St-Maurice, de Riddes, de Chandoline, de l’Ile Falcon,
et les ponts ou passerelles se sont multipliés par-dessus les cours d’eau, reliant
les rives de la plaine et les versants de nos vallées. Les traits d’union fleurissent
partout, j’en ai deux dans mon nom... Peu à peu, grâce à ces passerelles, de séparé
et fracturé qu’il est, le Valais s’unit. Nos failles deviennent atouts si l’on
sait les surmonter. Des initiatives privées mettent en valeur ici, là, les ressources
de notre patrimoine naturel : c’est aux collectivités publiques de les aider,
puis de les lier. C’est une belle preuve d’intelligence politique de relier les
bains de la plaine de Saillon aux bains d’altitude d’Ovronnaz ! Bravo donc aux
créateurs et merci aux Communes ! Quand les collaborations intercommunales se
mettent en place aussi harmonieusement, le spectre de la fusion forcée est bien
loin... Oui, nous avons besoin de multiplier les passerelles de toutes sortes
: entre les pôles économiques, entre les foyers culturels, entre les centres de
recherche scientifique dont le Valais est de plus en plus riche. Notre canton
reste bien sûr le pays de la vache d’Hérens, du lopin de vigne, de la chasse,
de la propriété privée, de l’accueil chaleureux et de l’esprit d’indépendance
qu’incarne Farinet. Mais le Valais est aussi créatif et, par les passerelles qu’il
jette, il peut promouvoir une image plus fascinante encore. (...) Dans ces jours
où le monde se trouble et tremble, je ne veux pas terminer sans remercier les
Amis de Farinet qui, du haut de leurs trois ceps, lancent avec une originalité
toujours renouvelée, jamais découragée, un message de paix : que leur message
soit entendu. (...) C’est un Valais d’imagination et ouvert au monde, original
et riche de ses diversités que cette passerelle suggère : faisons-lui fête et
profitez-en ! (extraits recomposés de mémoire : les thèmes abordés sont fidèles,
les expressions principales probables, le mot à mot plus aléatoire...) |