Ouverture autoroute A9 Sierre Ouest-Est, 18.11.99

J`ai d`abord le plaisir d`adresser à Mme la Présidente du Grand Conseil un cordial salut. Je sais qu`au-delà des nécessités liées à votre fonction, votre présence manifeste aussi et surtout un attachement très profond à cette région. Et j`imagine que vous éprouvez un bonheur tout particulier à l`ouverture de ce tronçon d`autoroute qui vous permet de rallier, dans de meilleures conditions encore, vos deux ports d`attache, en rive droite et en rive gauche du Rhône. Je constate avec plaisir que plusieurs parlementaires fédéraux nous ont rejoints. Je leur souhaite la bienvenue ainsi qu`aux représentants des autorités cantonales, tant judiciaires qu`exécutives, comme je le fais avec respect pour les autorités religieuses. J`ai déjà eu l`occasion tout à l`heure de saluer personnellement les élus de la région et des communes. Je les remercie de nous accueillir chez eux avec cette cordialité dont on dit qu`elle puise sa constante énergie dans le soleil qui, en général, comble cette région du canton. En ce qui concerne M. Olivier Michaud, directeur de l`Office fédéral des routes, je pense pouvoir dire qu`il est ici à un double titre. D`une part, il accomplit une fonction officielle, comme représentant du Département fédéral en charge des routes nationales ; d`autre part, il s`acquitte d`une visite amicale puisque ses liens avec le Valais, et avec cette région en particulier, sont très étroits. Je tiens à lui dire d`emblée au nom du Gouvernement valaisan et de la population de ce canton combien nous apprécions sa courtoisie, son attention, sa disponibilité, mais aussi, et dans le même temps, sa forte détermination à faire progresser les dossiers, à formuler des solutions là où d`autres s`attarderaient peut-être à envisager des problèmes. Ceci dit, après vous avoir salué chacune et chacun, möchte ich jetzt noch ganz speziell meine Freunde aus dem Oberwallis grüssen und Sie zu der Einweihung der Autobahnstrecke willkommen heissen, die den Bindestrich zwischen dem Ober- und Unterwallis darstellt. Mesdames et Messieurs, la plupart d`entre vous savent probablement qu’une tradition catholique prévoit de célébrer les vigiles, c`est-à-dire les veilles des fêtes. Célébrer des vigiles ne signifie évidemment pas rendre honneur à quelques gardiens de l’ordre public méritants, mais bien se préparer à l`événement, marcher vers lui, s`orienter crescendo vers l`apothéose que représente la commémoration ou la célébration de la fête elle-même. Eh! bien, nous avons procédé un peu de la même manière ici - dans un cadre, il est vrai, moins mystique! - en organisant, en fin de semaine passée, 3 jours de fête à l`intérieur même des catacombes, pardon ! du tunnel autoroutier. Nous souhaitions que la population ait la possibilité de s`approprier un ouvrage dont la construction aura duré cinq ans, qui aura mobilisé des moyens techniques et financiers considérables, qui aura réconcilié la population après que celle-ci ait été longuement divisée sur le choix d`un tracé. J`ai passé samedi quelques heures parmi les travailleurs, au milieu de la foule très nombreuse qui était venu découvrir son autoroute, et je puis vous assurer que la liesse populaire était considérable et que j`en ai été ému. Voyez-vous, tout à l`heure, nous allons mettre en service le nouveau tronçon. Certains ne verront dans ce nouvel ouvrage que le prolongement d`un ruban de bitume, le développement naturel d`un projet vieux de presque 50 ans, celui des routes nationales. C`est un sentiment que n`auront pas ceux qui ont participé à la fête qu`on avait malicieusement, mais judicieusement baptisé "les dessous de l`A9". Car ils auront pris conscience de l`immense accumulation de connaissances, de savoir-faire et aussi de travail qu`il a fallu pour réaliser cette oeuvre. Simplement, sincèrement, je veux dire encore une fois mille mercis à tous les artisans de ce succès. J`ai fait allusion, tout à l`heure aux divisions qu`avait suscitées, au cours des années 80, le choix d`un tracé. Je ne l’aurais pas rappelé s`il avait été question d`une querelle régionale, d`un conflit d`intérêts, de rivalités entre des clans. Mais il ne s`agissait pas de cela. Il s`est avéré que la traversée de Sierre présentait des difficultés tout à fait particulières, telles qu`on n`en avait plus rencontrées depuis le franchissement du défilé de Saint-Maurice. Ici, ce n`était pas l`étroitesse de la plaine qui faisait problème, mais sa constitution et son occupation intensive. Il paraissait difficile d`éviter les collines, et tout aussi difficile de creuser une autoroute dans des roches hétérogènes et généralement friables. A la hauteur de Géronde, on se mettait en situation de détruire un site naturel de première valeur si on choisissait un franchissement en surface; mais on s`exposait à progresser sur des fonds aqueux et instables si on optait pour un passage en souterrain. En conduisant l`autoroute sur la rive droite du Rhône, on inscrivait une irréparable coupure dans le territoire communal; en prenant par la rive gauche, on hypothéquait la tranquillité et le développement des villages. Il fallait éviter par ailleurs d`imposer une contrainte insupportable au principal site industriel de la région. Il était dès lors inévitable qu`on se mette à réfléchir de tous côtés, et le plus souvent à voix très haute, aux différentes solutions à envisager pour que l`autoroute trouve un chemin à travers tous ces obstacles. Face aux difficultés qui s`accumulaient, le Conseil d`Etat de l’époque remit l`ouvrage sur le métier, et demanda au service des Routes nationales et à ses experts d`explorer toutes les solutions possibles pour venir à bout de ce qui ressemblait à un casse-tête. Il ressortit de ce nouvel effort de planification ... l`autoroute que nous inaugurons aujourd’hui ! Mais il n`a pas été simple pour les autorités cantonales de l’époque de présenter un projet aussi ambitieux. Quelques années plus tôt, la Confédération nous aurait peut-être soupçonné de folie des grandeurs. Mais, ayant observé les difficultés que nous avions rencontrées, elle donna son accord et permit que se réalise le projet auquel chacun pouvait se rallier sans arrière-pensée. Nous avons contracté envers la Confédération une dette de reconnaissance en cette occasion, et je tenais à le mentionner expressément. Permettez-moi, chers invités, un détour quelque peu personnel. Il m`arrive assez souvent de rappeler à mes interlocuteurs que je me trouve, par mon prénom et par mon patronyme, à la tête de deux ... traits d`union. Je ne le fais pas par étourderie ou par une curieuse coquetterie qui me conduirait à faire vertu d`un hasard du destin et de la volonté plus ou moins préméditée de mes parents. Il s`agit évidemment de tout autre chose. Depuis que j`exerce des mandats publics, notamment au sein du Gouvernement, j`ai fait du trait d`union une sorte de symbole de mon activité. Je voudrais que celle-ci ait notamment pour effet de concilier les points de vue, lorsque cela est nécessaire, de rapprocher les gens, de stimuler les collaborations, de favoriser les ambitions communes dans ce qu`elles ont de plus productif pour la collectivité. De ce point de vue-là, et ce n’est pas le seul, le Département des transports me comble, vous le comprendrez aisément ! Et nous tous sommes aujourd’hui particulièrement comblés, puisque le tronçon que nous inaugurons permet de rejoindre enfin sans encombre la région d’outre Raspille, c`est-à-dire le Haut-Valais. Ce Haut-Valais est notre Valais à tous, même si sa langue a des résonances assez différentes mais non moins belles que les parlers d`Evolène, de Savièse ou de Val d`Illiez. Le territoire valaisan est très étiré, les vallées nombreuses. Et cependant, il y a entre tous les Valaisans une connivence, une parenté d`esprit qui est tout à fait frappante. D`ailleurs, il suffit de se rendre dans un autre canton pour être aussitôt identifié comme valaisan. Si elle enflamme parfois les débats et les procédures, cette communauté d`esprit, de tempérament, de caractère est un patrimoine précieux dont nous devons prendre soin, car il nous enrichit constamment, et à tous égards, au niveau économique, social et culturel. Alexandre Vialatte, auteur facétieux, disait que « sans le kangourou, l’homme n’aurait jamais su qu’il ne possède pas de poche marsupiale ». Sans l’autoroute du Valais romand, le Haut-Valais n’aurait peut-être jamais su qu’il lui manquait l’autoroute. La prise de conscience est heureusement très générale maintenant... Ich möchte hier nicht die Bauarbeiten ansprechen, die bereits auf dem anderen Ufer der Raspille in Angriff genommen wurden. Ich kann Ihnen jedoch versichern, dass alles bestens läuft, dass wir uns mit Volldampf und unserem ganzen Mut dafür einsetzen, so wie ein Oberwalliser Abgeordnete es letzte Woche verlangt hat, damit die Dinge rasch vorangehen. Bis in zwölf Jahren wird die vierspurige Autobahn Brig erreichen - und dies ist nicht etwa eine Utopie ! J`espère que nous serons très nombreux à nous retrouver pour célébrer la fin de la saga de la A9. D`ici là, et de manière plus immédiate, « carpe diem », profitez de l’instant présent : je vous souhaite de passer une très heureuse journée, et je vous remercie de votre attention. Jean-Jacques Rey-Bellet Président du Conseil d’Etat Chef du département TEE (Avant la partie officielle, intervention syndicale ; la réponse ci-après, non écrite, a été recomposée de mémoire) Alors que nous avons choisi de consacrer quelques heures à la fête après 5 ans d`intenses travaux, le travail nous rattrape avant même d`avoir essayé la fête ! Si je regrette le choix du moment, je comprends les soucis des intervenants syndicaux. Pendant près de 10 ans, le souci majeur a été de retrouver un volume de travail suffisant. L`Etat du Valais y a contribué, et encore au budget 2000, par un volume d`investissement brut annuel de plus de 500 mios. Aujourd`hui, après la perte de très nombreux emplois dans le secteur de la construction, le sentiment d`une éclaircie s`installe et le souci s`oriente naturellement, après le combien, vers le comment. Une lecture rapide du texte remis fait état de questions, telles que ° étalement des travaux dans l`année ° respect d`une planification régulière par les entreprises ° prise en compte de critères "garantie de l`emploi" dans le choix des entreprises adjudicataires ° juste rétribution des ouvriers. Le Conseil d’Etat examinera ces questions, dans la mesure où elles dépendent du Gouvernement. Mais l`heure, nous l`avons voulue à la fête : j`invite les représentants syndicaux à y prendre part et à partager l`apéritif qui suivra la partie officielle.
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