Protection des papillons diurnes en Valais, 11.07.01

Conférence de presse "Programme de protection pour les espèces de papillons diurnes prioritaires" 11 juillet 2001, à 10h00, à la salle bourgeoisiale de Varone Exposé de Monsieur Jean-Jacques Rey-Bellet Chef du Département des transports, de l`équipement et de l`environnement Maintien de la diversité des espèces, exemple avec les papillons : les efforts du canton du Valais Pourquoi une conférence de presse sur les papillons : les papillons ne sont-ils pas presqu’aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer ?!? Il est vrai que ces gracieuses et merveilleuses créatures font partie de nos paysages naturels et cultivés. Pourtant, aujourd`hui, les papillons deviennent de plus en plus rares. Leur diversité diminue de manière importante. Or les papillons sont d`excellents bio-indicateurs : la valeur naturelle d`un paysage peut être évaluée d`après le nombre d`espèces de papillons présentes. Les papillons nous indiquent également les milieux restés intacts, et ceux nécessitant une protection. Le canton du Valais est conscient de sa responsabilité vis-à-vis de la diversité de sa faune et de sa flore, qui souvent est constituée d`espèces rares ou menacées. Dans le sens de la convention de Rio 1992 sur la biodiversité et pour le maintien de la diversité des espèces, des démarches importantes ont été entreprises en Valais afin de freiner les atteintes aux espèces et aux milieux encore intacts. Je rappelle ici la loi du 13 novembre 1998 sur la protection de la nature, du paysage et des sites, son ordonnance du 20 septembre 2000 et l`ordonnance sur l`octroi de contributions à l`exploitation agricole du sol pour des prestations en faveur de la nature et du paysage. Cette législation a pour but le maintien à long terme des espèces animales et végétales indigènes ainsi que de leurs milieux naturels. Les mesures nécessaires pour y parvenir (établissement d`inventaires, organes administratifs compétents, moyens financiers, etc.) sont réglées par le biais de ces bases légales. Le but principal est cependant de sensibiliser la population aux valeurs naturelles exceptionnelles de notre Canton : on ne peut protéger que ce que l’on connaît, et on n’est prêt à en payer le prix que si l’on en connaît la valeur. Dans ce contexte, un instrument important consiste en la conclusion de contrats d`exploitation. Depuis 1993, le Service des forêts et du paysage signe des contrats avec les exploitants pour sauvegarder des éléments naturels et traditionnels qui structurent le paysage. Il s`agit avant tout de prairies extensives et peu intensives, de prés à litière ou marais et de surfaces agricoles cultivées de manière traditionnelle. Depuis cette année, grâce à l’ordonnance déjà mentionnée, il est également possible de conclure des contrats pour les surfaces viticoles avec murs en pierres sèches et pour des surfaces abritant des espèces animales et végétales rares. Ainsi, par ces paiements, le travail réalisé pour assurer le maintien de notre paysage naturel, cultivé de manière traditionnelle, est reconnu. Le développement positif de ces contrats est réjouissant : 338 contrats d`exploitation, représentant une surface de 858 ha, ont été signés. Cela constitue un apport important au maintien de la diversité des espèces et à la beauté de notre paysage. Ces contributions « nature et paysage » représentent une somme annuelle de plus de Fr. 400`000.—. Lors de sa séance du 4 juillet dernier, le Conseil d`Etat a décidé de poursuivre les efforts en vue de la conclusion de tels contrats. Le Département des transports, de l`équipement et de l`environnement va apporter une attention particulière sur ce point, avec un plan établi sur 4 ans. Il est également important de mentionner à cet égard que depuis cette année, la qualité écologique des prairies fait l`objet de contributions fédérales supplémentaires. L`ordonnance y relative est entrée en vigueur le 1er mai 2001. A côté des surfaces exploitées par l`agriculture, d`autres biotopes jouent un rôle considérable dans la protection des espèces. Il s`agit par exemple des haies, steppes rocheuses, bosquets. Les papillons sont d`ailleurs présents dans ces types de biotopes, biotopes jouant un rôle important en tant que réseau écologique. Les places nourricières où les papillons croissent sont souvent menacées. L`ordonnance cantonale sur la protection de la nature, du paysage et des sites indique dans son annexe les espèces animales et végétales protégées au niveau cantonal. La capture d`animaux et la cueillette des plantes citées est interdite, sauf autorisations exceptionnelles octroyées par le Département pour des prélèvements à buts scientifiques. La protection des papillons n`est pas un thème nouveau au niveau de l`administration cantonale. Il y a déjà 16 ans, soit le 3 juillet 1985, le Conseil d`Etat a reconnu la valeur entomologique de la région du Laggintal en décidant la mise sous protection des papillons de la vallée, montrant par là un signe de la volonté de légiférer afin d`assurer le maintien des espèces rares de la région. Il s`avère déterminant d`assurer aussi le maintien et la mise en valeur du milieu environnant. L`étude présentée aujourd`hui nous renseigne sur les mesures à prendre afin que le Valais continue à être un paradis des papillons. Un bel héritage pour nos enfants !
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