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Participer à l’ouverture officielle de Sion-Expo constitue toujours un plaisir
particulier pour le président du Conseil d’Etat valaisan ! Particulier d’abord,
parce que, bien que printanière, Sion-Expo marque l’automne de la fonction présidentielle
qui va s’achever pour moi dans deux semaines. Particulier aussi puisqu’une langue
perfide avait susurré que « le couper de rubans est au responsable des travaux
publics ce que l’inauguration d’une nouvelle entreprise est au responsable de
l’économie publique ». Si la langue était perfide, en feignant d’ignorer que dès
1997 j’avais choisi d’autres symboles que le ruban pour inaugurer les ouvrages
de mon département, elle était pertinente en mariant les deux domaines, différents
mais réellement complémentaires, que sont les infrastructures et la promotion
économique. Aujourd’hui Sion-Expo elle-même illustre parfaitement cette complémentarité
puisqu’elle nous présente, pour son 25ème anniversaire, l’union parfaite entre
la mise sur pied de nouveaux chapiteaux et une promotion renouvelée de l’économie
régionale ! J’ai dès lors répondu avec d’autant plus de plaisir à votre invitation
que je me suis senti spécialement légitimé... Mais reconnaissons que Sion-Expo
offre au président du Gouvernement et aux Valaisans d’autres excellentes raisons
de se réjouir. Sion Expo coïncide en effet avec le retour des beaux jours... et
avec le temps des rencontres amicales. Elle occupe donc une place de choix au
catalogue des manifestations qui rythment les activités économico-culturelles
de toute une vaste région. Son rayonnement dépasse ainsi le cadre du Valais central,
et son succès nous vous le devons, à vous ses organisateurs qui, année après année,
faites de ce rendez-vous annuel un véritable événement. Un événement qui, sans
nul doute, sera à nouveau récompensé cette année par l’afflux des visiteurs heureux.
Mon troisième motif de satisfaction, c’est que le message de Sion-Expo est positif
: c`est un credo en un Valais confiant en ses valeurs et en ses atouts. Sous le
signe « Couleur Valais », elle allie dynamisme et tradition à travers ses invités
d’honneurs et les valeurs symboliques du Valais qu’ils représentent. Nous y voyons
un Valais jardin d’abondance tout d’abord, avec la Fédération laitière valaisanne.
Un pays fort d’un environnement naturel unique, un pays où, peut-être, le rhônasson
court, mais sûrement un pays où coulent le lait et le miel ! Et où des services
publics comme celui des parcs et jardins de Sion offrent le visage souriant de
la nature jusqu’au coeur de la ville. Un Valais combatif et fier ensuite, comme
la race d’Hérens, dont les plus belles reines ont fait une inalpe lutétienne -
c’est comme ça qu’on appelle la montée à Paris - pour flirter en public avec le
président de l’Hexagone ! Un Valais riche aussi de ses professions du bois, sous
l’égide du Bureau des métiers. La promotion des métiers du bois auprès des jeunes
me réjouit, car le bois est vivant et valaisan. Un Valais d’initiative encore,
avec la fantastique aventure de la Patrouille des glaciers. Un événement réputé
si loin au-delà de nos « frontières » que nous avons jugé bon de déléguer dans
la course notre vice-président... Cet événement a également permis cette année
à de jeunes entrepreneurs issus de la Haute Ecole valaisanne de mettre au point
Vox@thlete, un programme de suivi sur Internet des entraînement sportifs ! Un
Valais aux activités culturelles et sportives foisonnantes enfin, grâce notamment
à la Loterie romande, qui encourage aussi bien les grands festivals de Verbier,
Sion ou Ernen qu`une multitude d’initiatives régionales ou locales. Oui, ce Valais
que montre Sion-Expo, tout de combativité, de diversité et d’esprit d’entreprise,
a su traverser les turbulences conjoncturelles liées à la globalisation et à l’ouverture
généralisée des marchés. L’événement à cet égard, c’est de pouvoir afficher en
Valais et pour la première fois un taux annuel moyen de chômage inférieur à celui
de la Suisse, avec 3.4 % contre 3.7 % au plan national. Ce Valais qui soigne ses
traditions et ses AOC s’affirme progressivement dans la recherche de pointe, en
des domaines aussi pointus que l’intelligence artificielle, avec l’IDIAP de Martigny
promu pôle national de la recherche scientifique, puis en génomique, avec un soutien
fédéral significatif à l’Institut de recherche en ophtalmogie (IRO) de Sion. L’avènement
d’Internet permet de réduire certains handicaps de situation et donne des chances
à des développements nouveaux. Mais si la Toile virtuelle prend le Valais dans
ses filets, cela ne suffit pas pour le désenclaver. L’économie est en effet fortement
dépendante du transport matériel, qu’il s’agisse des hommes ou des choses. Ici
aussi le Valais progresse dans son effort acharné pour le désenclavement : l’ouverture
dès 2007 du tunnel de base du Lötschberg nous mettra à 1h29 de la ville fédérale
et 2h25 de la métropole économique suisse, alors que les navettes d’Iselle rapprocheront
notre tourisme des clients italiens. Ce constat ne doit pas nous faire tomber
dans une autosatisfaction anesthésiante. Les pièges sont nombreux, comme le paquet
fiscal mal ficelé et mal ciblé qu`il faudra rejeter le 16 mai. Pour que la réalité
valaisanne soit toujours plus lumineuse, il faut poursuivre dans la voie de l’innovation
et de la valeur ajoutée sans nous tourmenter de certaines appréciations fédérales
grossièrement caricaturales. C’est en effet mal connaître ce canton et son économie
que d’en retenir seulement les subventions qu’il demande, à juste titre, dans
des domaines spécifiques : il n’y a guère d’avalanches et de forêts protectrices
sur les quais de la Limmat vers lesquels les autoroutes continuent de drainer
l’argent confédéral avant l’achèvement du réseau de base... Oui, c’est bien mal
connaître notre économie qui dans plusieurs domaines - cultures spéciales, tourisme,
industrie - ne profite pas de la manne fédérale ! Mais excuses de ministre faites
et acceptées, nous voulons croire au retour d’une juste compréhension du rôle
complémentaire des régions de montagne dans l’économie suisse. Nous avons d’ailleurs
tous à profiter d’une reprise de conscience des spécificités et des vocations
diverses des régions de ce pays : la diversité, si négligéé par les théoriciens
de la nouvelle politique régionale, a fait et fera encore la richesse de la Suisse.
Sion Expo constitue à cet égard un bel exemple de la diversité et de la vitalité
de ce canton, et témoigne d’un Valais qui s’adapte au changement. Le « Vieux-Pays
» est résolument tourné vers l’avenir et il contribue au rajeunissement de la
Suisse. Dans cet esprit positif, il ne me reste plus qu’à souhaiter un joyeux
anniversaire à Sion-Expo en espérant que l’ivresse du succès ne lui monte jamais
au... chapiteau, une excellente semaine aussi aux organisateurs, à ses invités
d’honneur et à tous les exposants, ainsi bien sûr qu’à tous ses visiteurs ! |